Les
plus anciens documents que l’on puisse trouver dans
les archives communales sont des registres d’état
civil. Le premier registre est celui de l’année 1664.
En voici une partie de l’en-tête : «M.p.Chion, curé
de l’église parochiale St Gervais et St Protais de
Courtimanche. Servira pour escrir les baptêmes, les
mariages, mortuaires, testaments et autres choses
concernant le bien de la ditte église. A commencé
cette présente année mil six cent soixante quatre».
Le pays s’y nomme Courtimanche et on retrouve cette
orthographe dans quelques actes suivants. Dans un
acte daté du 12 novembre 1664, l’orthographe actuelle
apparaît et conserve définitivement cette forme par
la suite.
La commune ne possède aucune antiquité, ni monument
datant des époques gauloise, gallo-romaine,
gallo-franque et féodale. Les bâtiments les plus
anciens sont le château de Bélesbat, ses dépendances
et l’église.
Le château de Bélesbat est formé d’un corps de
bâtiments dont la façade est orientée à l’est. Les
murs sont construits en briques qui ont été faites
sur place. En face du château et dans la cour même,
se trouvait le pavillon Henri IV. Ce pavillon a,
paraît-il, souvent abrité les amours du roi Henri IV
et de la célèbre reine de la main gauche, Gabrielle
d’Estrées. Ce serait même à cette cause que le
domaine devrait son nom pour déformation de Bel Esbat
d’où Bélesbat.
Le château et la cour sont entourés par un profond
fossé qui était alimenté en eau naturellement, mais
aussi par une cascade artificielle dont l’eau
provenait d’un réservoir, sachant que l’énergie était
fournie par un moulin.
On pénètre dans la cour du château par un pont de
pierre, après le passage par une porte massive
flanquée de deux tourelles, le tout construit en
briques. C’est cette porte appelée «poterne» qui est
classée à l’inventaire des monuments historiques.
Le parc s’étale à l’Est, au-delà de la rivière, avec
comme limite la voie ferrée et à l’Ouest jusqu’à la
route départementale n° 449.
Toute cette propriété est entourée de murs avec, de
place en place, des sauts-de-loup qui permettent à la
vue de s’étendre à travers la campagne. L’entrée
principale est située côté nord avec d’un côté le
logement du gardien, et de l’autre des dépendances.
L’Hôtel-Dieu de Paris, autrefois Seigneur de
Courdimanche, était vers le début du
XVIème
siècle
propriétaire du domaine qui comprenait également les
bois situés à l’ouest de la RD. 449,
la
ferme de l’Eclose sise rue de l’Eclose à Courdimanche
et la ferme de Coignampuits sur le plateau. Les
droits ont ensuite été vendus au Seigneur Hurault de
l’Hospital.
Le château est principalement associé au nom de
Michel de l’Hospital, né à Aigueperse en 1506 qui
sera successivement Conseiller au parlement de Paris,
membre du Conseil Privé, Président de la Chambre des
Comptes, Surintendant Général des Finances et
Chancelier de France. Parallèlement, il était
Seigneur de la Roche, Baron de Champmotteux, Seigneur
du Petit et Grand Vigney, de Grandvilliers, de
Valgrand, du Grandval et de Bouchetard. Suite au
rapprochement entre la famille de Guise et Catherine
de Médicis, cette dernière renvoie le 24 mai 1568
Michel de l’Hospital, qui se retire dans son domaine
de Vignay. Il mourut en 1573 au château de Bélesbat
quelques mois après le massacre de la St Barthélémy.
Son gisant se situe à l’église de Champmotteux.
L’église de Courdimanche ne présente aucun style
particulier et doit dater des mêmes époques que le
château de Bélesbat. Derrière l’église se trouve le
cimetière, sachant que des sépultures assez
nombreuses ont eu lieu dans l’édifice, notamment
celles des divers curés morts dans la commune qui
sont inhumés sous le maître-autel.
Avant la révolution française, le clocher renfermait
deux cloches. Une de ces cloches a été enlevée lors
des guerres de la révolution pour fondre des canons.
Le nouveau beffroi fut monté au mois de novembre
1898.